Histoire & Patrimoine

Les publications du groupe "Histoire locale" (de l'association Familles Rurales) sont consultables à la bibliothèque "Au Pré de mon Livre" de Chavanod.

Plus d'informations sur son site internet : http://histoiredechavanod.jimdo.com/

Dès la préhistoire

Des fouilles archéologiques effectuées en 2003 ont révélé plusieurs zones d’occcupation humaine au Crêt d’Esty : 17 fosses rupestres creusées dans la molasse et 4 fosses circulaires parsemées de galets et de blocs dans un limon sableux ont été découvertes. Elles datent probablement du second âge du fer (1er ou 2e siècele avant J.C.).

Période Gallo-Romaine

La pierre scellée dans le mur de l’ancienne mairie-école, au chef-lieu, provient du mur d’enceinte de l’ancienne église (près du couvent). Elle porte, gravée, une dédicace à Jupiter. Existait-il un temple romain en ce lieu ?

Au Crêt d’Esty, non loin d’une villa romaine, 6 tombes en coffres de dalles ont été exhumées en 1779, livrant une boucle de ceinture en bronze. Des tombes ont également été trouvées au sud de Maclamod près du ruisseau du Miracle.

Au Moyen Age

Les paroisses prennent naissance au cours du Moyen Age. Cependant, Chavanod ne devient pas alors paroisse autonome, mais sera filiale de la paroisse de Lovagny, cette dernière étant elle-même placée sous le patronage du petit prieuré rural de Lovagny. Ce statut perdurera jusqu’à la Révolution.

Au XIIIe siècle, se dressait à Chavaroche un château-fort appartenant au seigneur Jean de Pontverre. En 1344, le château est assiégé par le comte de Genève. Il en reste aujourd’hui une très belle tour, propriété de la commune.

Au XVe siècle sont cités plusieurs moulins, battoirs, foulons, biefs… le long du Maraflin, ruisseau qui traverse Chavanod venant de Vieugy pour se jeter dans le Fier en une belle cascade à Chavaroche. Le dénombrement de la gabelle du sel (en 1561) comptabilise 516 habitants à Chavanod, dont les principales familles sont les Belleville, Garsin, Boquis… Des informations tirées de la mappe sarde de Chavanod (1730), on sait que 7 familles nobles font exploiter 20 % des terres : les familles DE MENTHON DE MONTROTTIER et BURQUIER (qui habite au "château" de la Croix) possèdent chacune 86 hectares. Les communiers et les communaux et bourgeois des hameaux de Belleville, Crévion, Champanod, les Garsins, Les Costes... se partagent le reste !

Mais le hameau de Maclamod est déjà le plus important au XVIe siècle. Notre "château" y est déjà bien repérable, avec ses fenêtres jumelées au linteau sculpté typiques de l’époque, qui tranchent avec la simplicité des fermes avoisinantes couvertes de chaume. Ce château fut habité par la famille Guash, dont une fille, Jacqueline de Maclamod, apportera le château dans la famille de Sâles en 1560 : nul doute que Saint-François enfant fisse de petits séjours au hameau de Maclamod avec ses plus proches cousins…

Château de Maclamod
Château de Chavaroche

1792 : Chavanod sous la Révolution

Le curé Baudé, réfractaire à la constitution civile du clergé, part en exil. Chavanod est intégré dans le canton rural d’Annecy qui regroupe 13 communes. L’avocat Garbillon devient maire de Chavanod. En 1814, suite à la débâcle napoléonienne, les troupes autrichiennes installent 3 campements près du village de la Croix.

Au 19ème siècle se joue le développement de Chavanod

Avec les familles GARBILLON et DESPINE

L’avocat Garbillon, bourgeois d’Annecy, ancien révolutionnaire, propriétaire du "château" de la Croix devient maire de Chavanod. Nous lui devons la rectification de la route des Creuses.

En 1828, sa nièce Caroline se marie à Chavanod avec l’annécien Joseph Despine (1792-1859). Un évènement ! Sans doute premier savoyard polytechnicien, Charles-Joseph DESPINE deviendra inspecteur des mines royales de Piémont-Sardaigne, président de l’académie royale d’agriculture de Turin, député assidu au parlement de Turin. Travailleur infatigable, il cumulera les fonctions et les titres, et son œuvre politique et technique est immense. Il fait adopter le système métrique en Savoie, et au plan local crée la première foire de Chavanod qui bénéficiera au XIXe siècle d’une importante notoriété régionale. Il sera enterré avec sa femme et ses enfants dans le petit mausolée près de l’église de Chavanod, à Forneyra.

Tous deux laisseront des archives d'une grande richesse, encore exploitées aujourd'hui.

L’essor de la congrégation des Sœurs de la Croix

Depuis plusieurs années, Claudine Echernier, servante du curé Delalex, rassemblait les jeunes filles des environs pour leur donner les bases d’une instruction scolaire et religieuse. Monseigneur Rey, évêque d’Annecy, érige en congrégation religieuse cette initiative qui deviendra la congrégation des Sœurs de la Croix en 1841. Dès 1886, Les sœurs de la Croix envoient 6 des leurs dans les Indes orientales. Après des débuts d’adaptation difficiles, elles y ouvriront écoles, orphelinats, dispensaires. La congrégation prendra une importante extension en Inde. Mais, au terme de la loi de 1901, l’autorisation gouvernementale pour les congrégations est refusée aux Sœurs de la Croix. Leurs biens sont mis sous séquestre et le couvent est fermé en 1903. Seules resteront à Chavanod les religieuses âgées et invalides. Les autres religieuses sont dispersées dans la région et beaucoup partent en Suisse où elles ouvrent différents établissements d’accueil ou de formation. Les sœurs seront progressivement de retour à Chavanod après la guerre de 14/18.

Nouvelle église et nouvelle école

En 1866, le projet de construction de la mairie-école divise la population : faut-il choisir un lieu plus central, vers la route de Rumilly, ou l’édifier au chef-lieu près de l’église proche du couvent, ou la famille DESPINE propose un terrain ? au final cette dernière solution est choisie… Et, quelques années plus tard, l’église menaçant ruine, la population se divisera encore sur le lieu d’implantation de la nouvelle église. Elle sera finalement construite en 1882 sur la colline de Forneyra, près de la route de Rumilly… Ces deux choix successifs figeront durablement l’image d’une commune sans cœur de village... qui perdure encore aujourd’hui.

Grand travaux

Le tunnel du chemin de fer, sous le château de Chavaroche, est percé en 1862.

On aménage en 1923 la centrale hydro-électrique de Chavaroche, alimentée par une retenue d’eau construite à 3 kilomètres en amont sur le Fier.. Peu à peu, l’électricité alimentera les maisons et fermes de Chavanod. Progressivement on met en place un réseau d’eau public à partir d’un forage réalisé dans la nappe d’eau de Chez GrilletGrands travaux

Histoire contemporaine

Au début du siècle, Chavanod compte 560 habitants, surnommés les "b’dieu d’foves" (les mangeurs de fèves)., majoritairement agriculteurs. La vie est difficile et, comme partout en Savoie, les paysans se regroupent en coopérative, pour vendre leur lait qui sera transformé en emmental. La coopérative crée donc une nouvelle fruitière (aujourd’hui la Poste..) qui, dès 1906, traite 500 000 litres de lait dans l’année, "menés" (on "mène" le lait) par une cinquantaine d’adhérents. Cette fruitière aura l’électricité en 1929 et l’eau courante dans les années suivantes.

La grande guerre vient bouleverser la vie du village : Elle se solde par la perte sur les différents champs de bataille de 25 jeunes de la commune. La seconde guerre mondiale traumatisera tout autant les habitants de Chavanod : 4 jeunes de Chavanod seront tués au combat en 1940. L’année 1944 marquera profondément les esprits : 2 habitants déportés en camp de concentration ; assassinat, dans les Creuses par la milice de 4 habitants d’Etercy ; 2 miliciens de Chavanod jugés et fusillés au Grand-Bornand ; le curé de Chavanod tué une nuit près de l’église. En Juin 1945, retour de 9 jeunes de la commune prisonniers en Allemagne depuis 5 ans.

1963 et années suivantes : du nouveau au Crêt d'Esty

En 1963 un premier bâtiment est construit pour devenir l’école d’agriculture.

Quelques années plus tard, le conseil municipal jette les bases, au Crêt d’Esty, du futur village centre de Chavanod, qu’il préfigure en y installant la salle polyvalente en 1984, et le nouveau groupe scolaire en 1995.

ET L'HISTOIRE DE LA COMMUNE SE POURSUIT...

selon le dicton patois bien connu autrefois à Chavanod :

"Chavanu, Chavana, jamé n'té varré chamna"

soit "Chavanod, Chavanod, jamais tu ne te verras achevé".